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Centres culturels fermés à Montpellier : "Victimes d’une double peine"

Après la fermeture de deux locaux gérés par des associations musulmanes à Montpellier, leurs responsables se défendent de tout prosélytisme. 

Le 15 novembre dernier, la préfecture a annoncé la fermeture de deux locaux occupés et gérés par des associations musulmanes à Tournezy. Des motifs administratifs liés à la sécurité des publics accueillis, notamment des enfants, ont été avancés pour justifier ces décisions. Selon les services de l’État il s’agissait de deux écoles de type coranique dispensant essentiellement des cours d’apprentissage religieux". Une présentation abusive selon les deux structures concernées, le Centre multiculturel d’Occitanie (CMO) et l’institut Tawakkoul, qui n’entretiennent aucun lien entre eux et ne poursuivent pas les mêmes objectifs. S’ils ne contestent pas les reproches liés à l’aménagement de leurs locaux, les deux associations refusent toutes formes de prosélytisme

"Lever toute ambiguïté sur nos programmes"

"Nous n’utilisons pas de Coran pour l’apprentissage de l’arabe, notre méthode principale est la méthode Granada […] Nous avons demandé à être reçus par la préfecture afin de lever toute ambiguïté sur nos programmes", indique Hocine Benhamida, le président du CMO. Dans un courrier, le conseil d’administration de l’Institut Tawakkoul admet un travail sur "la tradition liturgique" mais conteste tout "endoctrinement" : "Tous nos enseignements mettent l’accent sur l’importance de développer son esprit critique", assurent ses responsables qui préfèrent rester anonymes.

Hocine Benhamida s’estime, lui, visé par une "double peine" : "Car en plus d’être victime du radicalisme nous en subissons les effets indirects qui se traduisent par une défiance exacerbée, qui elle-même pousse vers le repli sur soi, le communautarisme." "On ne peut pas reprocher à la préfecture d’être vigilante et de vouloir protéger la population de toute forme de radicalité", prévient-il toutefois.

Centres culturels fermés : "Victimes d’une double peine"

Mahfoud Benali a longtemps porté le projet d’une ouverture d’école, Amana, où l’arabe serait enseigné aux enfants. Il estime qu’il s’agit du nœud du problème.

"Les parents veulent que leurs enfants apprennent l’arabe, c’est la priorité. Si on autorise cet enseignement partout, là où il y a de la demande comme on le fait pour l’anglais et l’espagnol et comme Emmanuel Macron l’a proposé, les écoles coraniques n’existeront plus. Aujourd’hui, les jeunes qui veulent apprendre l’arabe passent par la mosquée ou les centres d’association."

 

Publié le 08/12/2022 à 18:37

Source = Midi Libre

 

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