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VICTOIRE MACRON

Dans les rues de Montpellier, la réélection de Macron dans la morosité

Il est 21h15 ce dimanche 24 avril lorsqu’un groupe d’environ 150 jeunes remonte, depuis l’emblématique place de la Comédie à Montpellier, la rue de la Loge. « Ni Marine, ni Macron », scandent les manifestants. Mais aussi « La jeunesse emmerde le Front national ! ». Etudiant en art digital, Bilal, 22 ans, a rejoint ce mouvement spontané en lisant un appel sur les réseaux sociaux. La réélection de Macron ? « J’ai voté Mélenchon au 1er tour, et Macron au 2nd. Je suis déçu, mais je respecte le processus démocratique du vote. Il faut par contre rester mobilisé pour les législatives », lance-t-il en s’éloignant avec le groupe.

Chargé d’une liasse d’affiches à coller dès ce soir, c’est bien ce que pense Hugo, 26 ans, fleuriste de profession. Il fait partie de Nous sommes, qui a rejoint l’Union populaire de Jean-Luc Mélenchon. Croisé devant la place Castellane à Montpellier vers 21h, il va profiter, avec une amie, de la présence des panneaux électoraux pour battre le rappel de la mobilisation du camp progressiste. Les affiches rappellent en effet, qu’il faut s’inscrire sur les listes électorales avant le 6 mai pour pouvoir élire les députés. «Je crois au 3ème tour, celui des législatives. Je pense qu’une majorité de progrès peut se dégager. On peut avoir un Premier ministre qui ne soit pas celui de Macron.» Quant à la réélection d’Emmanuel Macron, il lâche : « Cela a été un 2nd tour subi. » Ce dimanche après-midi, il avoue avoir été anxieux, « au cas où Le Pen passe, même si j’ai choisi de ne pas aller voter. Macron, je combats sa politique. Il a fait grandir l’extrême droite qui a aujourd’hui deux têtes, Marine Le Pen et Eric Zemmour. Il a fait beaucoup de mal aux classes populaires. Soit il nous radicalise, soit il nous désespère »...

Une heure trente plus tôt, au café des Arts, sur un des côtés de cette même place Castellane à Montpellier. C’est ici que le camp des Macronistes est réuni pour la soirée électorale du 2nd tour. Il est 19h30. Totem des temps modernes, la télé est allumée. Une cinquantaine de militants, sympathisants, et les députés LREM Patrick Vignal, Patricia Mirallès, Christophe Euzet, Jean-François Eliaou sont rassemblés au 1er étage du café. On y boit un verre, on y grignote un apéritif salé sur plancha. L’ambiance est détendue. Confiante. A 19h58 cependant, la tension monte soudain d’un cran. Le brouhaha cesse. Le silence s’abat sur la salle. Puis le résultat apparaît. La victoire d’Emmanuel Macron, avec 58% des voix. C’est alors l’explosion de joie. Les hourras. Les applaudissements. Les Macronistes entonnent : « Et 1, et 2, et cinq ans de plus! ». Quelques minutes plus tard, Patrick Vignal, député LREM de l’Hérault, réagit : « 58%, c’est un bon score ! C’est une bonne chose dans un contexte de France politiquement fracturée. Mais c’est aussi une grande responsabilité. Je pense qu’il va falloir changer de méthode car la France est un paquebot et on ne peut pas mettre de coups de barre trop rapides. La politique, c’est de la chair, on doit travailler avec les syndicats, il faut de grands débats avec les Français. Je pense que ce 2ème quinquennat sera réussi, car Emmanuel Macron a compris qu’il faut construire les lois avec le collectif. » En manière d’autocritique de la classe politique des Marcheurs, Patrick Vignal déclare : « Je pense qu’on n’a pas assez fait le service après-vente des propositions du président. » Députée LREM de l’Hérault, Patricia Mirallès fait la même analyse. « J’appuie fortement sur la jambe gauche du président, rappelle-t-elle. On a fait beaucoup pour la justice sociale, mais on ne l’a pas assez vendue. Je pense par exemple aux repas à 1 euro pour les étudiants au plus fort de la pandémie de Covid. » Badge En marche fièrement accroché à sa veste, Mahfoud Benali, expert-comptable de 51 ans, est « marcheur de la 1ère heure. » Animateur local du Comité LREM « La Paillade avec Macron », il a fait la campagne sur le terrain, en centre ville et dans les quartiers populaires. « La campagne a été difficile, concède-t-il. Mais on a parlé bilan, par exemple le dédoublement des classes de CP et CE1 dans les quartiers prioritaires depuis 2017, dispositif qui va être étendu. Mais aussi les emplois francs. Un jeune, une solution....». Sur les marchés, dans les rues, mais aussi sur les réseaux sociaux, il a mené la campagne de Macron. Et combattu Marine Le Pen. Sa dernière vidéo, explication pédagogique de la loi immigration que Marine Le Pen voulait instituer, a cumulé 47 000 vues sur Tik Tok en trois jours... « Cette loi était extrêmement grave. Elle ne respectait pas le principe d’égalité, ni la Déclaration des droits de l’Homme. Marine Le Pen voulait la soumettre au référendum. Cela aurait été un coup d’Etat dans un Etat de droit. »

 

Par Catherine Vingtrinier

Source : lamarseillaise.fr

Publié le 25/04/2022 à 00h22

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