Aller au contenu principal
x
Différents mais unis pour vous!

Départementales / Montpellier 1 : loin de la polémique, le binôme Benali - Qvistgaard dévoile ses projets

Hélène Qvistgaard et Mahfoud Benali ont débuté leur campagne par une médiatisation qu’ils disent ne pas avoir anticipé. En cause, le voile que porte leur remplaçante Sarah Zemmahi sur la photo de campagne. S’ils ont perdu le soutien de La République En Marche (LaREM) après la polémique lancée par Jordan Bardella du Rassemblement National, le binôme garde sa ligne.

Se définissant comme « des indépendants de la politique qui ne vivent pas de ça » en ayant eu « l’expérience des institutions » – elle ayant été adjointe à la ville en 2008 et vice-présidente à l’Agglomération tandis que lui fut conseiller régional –  le binôme met en avant ses projets, dont certains déjà expérimentés, en espérant réussir là où ils avaient échoué en 2015.

Un non sujet

« Pour nous ce n’était pas un sujet. Nous présentons des candidats tels qu’ils sont sur le canton. Nous sommes tous différents, mais, on peut tous être unis pour la République. C’est cette idée que nous voulons faire passer » explique Hélène Qvistgaard en évoquant la fameuse polémique qui dépassa nos frontières à leur grande surprise.

« Nous connaissons Sarah depuis 2015 par son association dont les locaux sont hébergés par la Caf et qui travaille auprès des enfants. Elle nous a alors demandé de faire de la politique avec nous » se souvient Mahfoud Benali, qui décrit « une jeune femme de 26 ans avec du caractère, ingénieur dans un laboratoire. Son voile ne nous a jamais posé un problème ».

Idéologiquement la présence de Sarah à leurs côtés ne les a pas questionné. « Nous avons vérifié et c’est légal. Je suis un marcheur de la première heure et animateur du comité La Paillade avec Macron. Je connais les statuts et les règlements d’En Marche, il n’y a rien. Donc ce n’est pas interdit » précise Mahfoud Benali qui ne se montre pas rancunier après la décision de LaREM de leur retirer son soutien et cite alors Emmanuel Macron : « Le président a dit que la République n’était pas figée. Je fais la différence entre le président et une partie de LaREM, car, nous avons aussi eu beaucoup de soutien en interne. Mais le président n’a rien dit cela veut dire qu’il n’est pas contre nous. D’autant qu’Elisabeth Borne a dit qu’elle désapprouvait la décision de LaREM ».

Les logos de LaREM et de la majorité présidentielle ont depuis disparu de leur propagande de campagne. « Ce qui nous a déçu, c’est de céder aux demandes du Rassemblement National » regrette Mahfoud Benali, qui souhaitait par la démarche s’inscrire aussi en opposition avec la décision prise par Michaël Delafosse lors des Municipales de ne pas accepter sur sa liste une candidate voilée du Parti Communiste. « Tout le monde pensait que j’allais lâcher Sarah, mais, je ne suis pas un alimentaire de la politique » souligne-t’il.

« La République c’est tout le monde »

Le binôme n’oublie également pas la diffamation à l’encontre de Sarah Zemmahi et ne s’interdit pas déposer plainte après les élections. « Ce n’est pas le moment mais ce n’est pas normal. Nous ne pouvons laisser passer ça. L’association n’a pas un euro de financement alors dire qu’elle est financée par les Frères Musulmans » se catastrophe Mahfoud Benali.

Hélène Qvistgaard plaide pour sa remplaçante et ce qu’elle incarne : « Sarah est une femme libre. Elle est comme elle est et a le droit de se présenter aux élections comme n’importe quel citoyen qui souhaite s’engager. De lui dire qu’elle ne peut pas se présenter, cela produit l’inverse. C’est bien que des personnes de tout horizon se présentent en politique car nous représentons tous quelque chose de différent ».

Des projets menés depuis 2015

Leur slogan « Différents, mais unis pour vous ! », le binôme le portait déjà en 2015. En dissidence avec le Parti Socialiste, ils n’avaient obtenu que 10,81% des scrutins dans un canton que se disputaient sept listes dont cinq listes de gauche. Si le Front National était arrivé en tête au premier tour, les élus de Philippe Saurel avaient fini par l’emporter.

Six ans plus tard, la situation a quelque peu changé d’autant qu’Abdi El Kandoussi et Chantal Lévy-Rameau, l’aventure politique saurélienne étant terminée, laissent leurs sièges vides. Avec Hélène Qvistgaard et Mahfoud Benali, cinq autres listes sont au combat : Jocelyne Lacaze et Charles Mench du Rassemblement National, Denis Agret et Karima Taibi (liste citoyenne proche gilets jaunes), Manar Bouida (PS) et Rachid El Moudden (EELV) pour la majorité actuelle, Mohamed Mebrouk (EELV) et Nathalie Oziol (EELV) du Printemps Républicain (EELV/LFI), et enfin Christelle Arnaud-Bougrab et Adile Naciri (sans étiquette).

Depuis 2015, même s’il n’ont pas été élus, le binôme mène des projets dans le quartier. Chef d’entreprise et président de l’AS Atlas Paillade, un des clubs de foot du quartier, Mahfoud Benali crée des passerelles entre les jeunes et l’emploi en mettant en avant l’apprentissage. « Avec le CFA, nous avons organisé un tournoi de foot en mélangeant des jeunes et des artisans avec à la fin un job dating. 24 jeunes ont participé et les 24 ont signé un contrat d’apprentissage avec des exemples magnifiques » évoque-t’il fièrement en imaginant développer ce projet citoyen à plus grande échelle.

De la même manière, il pointe les stages obligatoires pour les collégiens. « Dans tous les quartiers prioritaires de France se sont des gens sans réseau. La plupart des jeunes ne font pas leur stage. C’est ça la réalité des gens sans réseau » décrit le chef d’entreprise qui a pris l’initiative de créer des rencontres entre des collégiens et les patrons de son carnet d’adresse. « C’est juste de la mise en relation et du temps à accorder. La politique c’est s’occuper des problèmes des gens ». C’est pourquoi il souhaite « créer une banque de stage au niveau départemental pour toutes les personnes qui n’ont pas de réseau. On va déjà prendre toutes les entreprises qui travaillent avec le Département et faire signer des conventions pour prendre des jeunes en stage ». Le binôme est d’autant plus fier d’avoir inspiré le dispositif national 1 jeune = 1 solution après avoir déposé son projet citoyen sur la plateforme de LaREM.

Cette mise en relation, Mahfoud Benali veut également en faire un pilier pour sortir les bénéficiaires du RSA du dispositif à travers l’emploi et la création d’entreprises. « Il y a des actions fortes à mener en créant une vraie dynamique » appuie-t’il « Le RSA ne doit pas être une finalité ».

Garder le stade de la Mosson

Dingue de foot, Mahfoud Benali ne pouvait rester insensible au sort du stade de la Mosson, le coeur du quartier où le MHSC vécut de belles heures et qui accueillit de grands événements comme la coupe du Monde 1998. « On sait que ce n’est pas une compétence du Département mais un conseiller départemental c’est l’avocat du canton. Et là, c’est l’équipement numéro un du canton » justifie-t’il.

S’il ne s’oppose nullement au départ du MHSC, en souhaitant bonne chance à Laurent Nicollin dans la réussite future de son projet, Mahfoud Benali voit après 2024. « Dans les grandes villes, il y a toujours une deuxième équipe au moins en National 1. L’Atlas joue en Régional 2, en 2024 on peut s’approcher de cet objectif. On pourrait alors regrouper d’autres clubs ici et garder ce stade pour un deuxième club de Montpellier et en plus du quartier » présente-t’il. En complétant par la démolition de la tribune Aigoual et surtout travailler sur l’inondabilité du stade : « Il faut déjà commencer pas nettoyer la rivière. Et s’il y a une volonté politique, on peut le faire. On a trouvé des solutions ailleurs ».

Pour Mahfoud Benali, malgré la démarche de la Métropole de lancer un appel à idées, il n’y aucun doute : « On est dans un stade de foot, on ne peut que jouer au foot ». Avec la volonté d’ouvrir le stade au-delà des 19 journée que compte la saison : « Je le mettrai à disposition toute la semaine avec une vraie académie de foot, un sport-étude… ». Et d’imaginer déjà organiser plusieurs fois par an à l’intérieur des rencontres entre jeunes et employeurs. Les associations pourraient également bénéficier de locaux. Le binôme souhaite d’ailleurs « accentuer le soutien aux associations qui sont impliquées pour les gens du quartier et pas les associations qui cherchent autres choses. Il y a tout un tas d’associations, comme celle de Sarah, qui ne sont pas subventionnées alors qu’elles aident des enfants » précise Hélène Qvistgaard.

« Nos projets, c’est du concret. Alors on peut nous dire que ce n’est pas la compétence du Département mais la politique, c’est une volonté. Un élu doit défendre son territoire » plaide Mahfoud Benali. Hélène Qvistgaard partage la même volonté avec la conviction de faire mouche dans cette campagne : « Les personnes à qui on s’adresse ont compris que si on se mobilisait, cela  fonctionnait. Par contre il faut montrer que l’on existe et que l’on peut faire des choses ensemble en étant différent. On travaille sans être élus alors imaginez… ». Les électeurs du canton ont-ils de l’imagination ? Réponse dimanche 20 et 27 juin dans les urnes.

 

Par Cédric Nithard

Source : Métropolitain

Article publié le 18 JUIN 2021

Partagez cet article