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Qui est Sara Zemmahi, la candidate LaREM voilée à qui l'investiture a finalement été retirée ?

Elle s'est attirée les foudres d'une partie de la droite. Souriante aux côtés de candidats LaREM aux élections départementales, Sara Zemmahi devait se présenter en tant que suppléante dans un canton de Montpellier (Hérault). C'était sans compter sur l'avis du chef du parti présidentiel. Ce mardi 11 mai en fin de journée, Stanislas Guerini a décidé de lui retirer son investiture. La raison ? Que la jeune femme s'affiche vêtue d'un voile blanc. 

Si, dans le droit, rien n'empêche de porter ce vêtement sur une affiche, ce "signe religieux ostentatoire" n'est pas du goût du délégué général de LaREM. Ni d'une partie de la droite qui s'en est prise, elle aussi, à la candidate. Décrite comme une prédicatrice de l'islam par ses détracteurs, comme une "jeune femme de son temps impliquée dans la vie associative" par ses soutiens, qui est Sara Zemmahi ?

Une ingénieure impliquée dans la vie associative

Sur le réseau social professionnel LinkedIn, on apprend que la jeune femme est diplômée en ingénierie de la santé à la faculté de pharmacie de Montpellier. À 26 ans, elle est actuellement ingénieure qualité en mission pour l'entreprise Cenexi, en Île-de-France. Dans les pages de Midi Libre, Mahfoud Benali, candidat LaREM pour le canton 1 à Montpellier, explique qu'elle est actuellement "en déplacement" car "en mission sur les vaccins contre le Covid-19". Auprès du quotidien régional, il décrit une jeune femme "forte". "Elle s'en relèvera. Et ne retirera pas son voile", assure-t-il. 

Le candidat souligne également son investissement dans la vie associative. "Elle est bénévole et fait du soutien scolaire." On découvre effectivement sur LinkedIn qu'elle est la fondatrice et vice-présidente de l'association Tabassam. Un collectif créé en 2015, dont le nom signifie littéralement "souris" en arabe, et qui a pour mission de "lutter pour le développement des jeunes de quartiers défavorisés" et "venir en aide aux personnes dans le besoin". Sur la page de la jeune femme, on trouve de nombreux intérêts pour le milieu associatif.

Mais pour l'extrême droite et une partie de la droite, l'association n'est qu'un prétexte. Ils accusent Tabassam de diffuser la pensée des Frères musulmans. Le député LR Eric Ciotti s'est ainsi offusqué contre cette "candidate voilée (...) vice-présidente de l'association freriste Tabassam proche de Tariq Ramadan". Jordan Bardella, porte-parole du RN et tête de liste en Île-de-France, a quant à lui évoqué une "militante islamiste". Des accusations qui trouvent leur origine dans certaines publications Facebook de l'association. Parmi elles, on retrouve effectivement le partage d'une publication de Tariq Ramadan qui remonte à octobre 2016. L'association remerciait l'islamologue suisse d'avoir mis en avant la page de Tabassam comme étant "l'initiative positive du jour". 

Des critiques qui ont "consterné" la candidate Hélène Qvistgaard, dont Sara Zemmahi devait être la suppléante. Pour elle, aucun doute possible : la jeune femme "investie dans la vie associative locale (...) représente la République". 

Les nombreuses publications sur les réseaux sociaux montrent en effet une association - certes confessionnelle - mais de solidarité et de mixité, ouverte à tous. Le candidat Mahfoud Benali dresse lui aussi un portrait avantageux de ce collectif, qui organise des sessions de soutien et des débats sur le harcèlement, et est hébergé à la Caf de Montpellier. Là même où, il le rappelle, Emmanuel Macron s'était rendu lors de son dernier déplacement à Montpellier. Et avait débattu avec une femme voilée du quartier.

 

Source : LCI

Article publié le 12/05/2021 13:45

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